Orléans House à Twickenham

Publié le par La couronne

twickenham1.jpgAu début du XVIIIeme siècle, James Johnston, homme politique écossais, a acheté une vielle maison située à Twickenham au bord de la Tamise. Il a démoli le bâtiment qui était une ancienne ferme de la Couronne et a construit Orleans House entre 1702 et 1737. La demeure, dessinée par John James se compose de trois parties principales : un premier bâtiment carré en briques sombres s’élevant jusqu’au deuxième étage, relié à une tour hexagonale en briques, par une longue galerie de plain-pied. Des communs prolongent l’édifice après la tour appelée l’octogone en raison de sa forme. Johnston passionné de jardinage, a fait dessiner un parc, un jardin d’agrément et un jardin potager. Après le décès de Johnston, la demeure devient la propriété de George Morton Pitt, député de Pontrefract puis de l’amiral Georg Pocock. En 1800, Louis-Philippe, duc d’Orléans, Antoine, duc de Montpensier et Louis-Charles, comte de Beaujolais s’installent dans cette demeure. Les trois frères y vivront en exil jusqu’à la mort du duc de Montpensier en 1807 . Louis-Philippe et le comte de Beaujolais quittent à cette époque l’Angleterre pour s’installer à Malte.

 

orleans houseEn 1814, Louis-Philippe et sa jeune épouse Marie Amélie sont contraints de quitter la France en raison du retour de Napoléon durant les Cent jours. Ils viennent alors s’installer à Orléans House. Les ducs d’Orléans restent locataires de cette demeure jusqu’en 1817. En octobre 1844, Louis-Philippe désormais roi des Français a rendu visite à la reine Victoria à Windsor pour célébrer l’Entente Cordiale. La jeune reine Victoria a eu la délicate attention d’amener son hôte à Twickenham afin qu’il retrouve ses souvenirs. Victoria aurait même fait admirer à Louis-Philippe un laurier qu’il aurait planté 40 ans auparavant. Après la chute de Louis-Philippe en 1848, les princes d’Orléans s’installent en exil en Angleterre. Le prince Henri, duc d’Aumale, 4ème fils de Louis-Philippe, recherche une demeure en Angleterre et par un curieux hasard Orléans House est à vendre. Le duc d’Aumale achète l’ancienne demeure de son père à Lord Kilmorey pour la somme de 700.000 francs.

 

180014846_9b24ab0c27.jpgLe duc d’Aumale s’y installe en 1852 ainsi que son épouse Marie-Caroline et sa belle-mère la princesse de Salerne veuve depuis peu. Le duc d’Aumale a fait construire une pièce supplémentaire pour abriter sa collection de livres rares. Le prince est heureux de vivre au milieu de ses souvenirs d’Algérie, d’Eu et de Chantilly réunis à Orléans House. Le duc d’Aumale organise de grandes réceptions et la reine Victoria est une familière des lieux. La duchesse d’Aumale est décédée le 6 décembre 1869 à Orléans House. Le duc d’Aumale a quitté la demeure en 1871 et part s’installer en France. En 1877, la maison est vendue à John Digdale Astley pour 45.000 livres et sera transformée en un luxueux club de sport. Très vite, la demeure est revendue à la famille Cunard puis à une congrégation religieuse « Les Dames de la Compassion ». En 1926, Orléans House est vendue à des marchands de gravier et de sable.

 

twickenham6.jpgOrléans House est alors démolie à l’exception de l’Octogone. Cette ravissante tour est sauvée grâce à Madame Walter Levy, fille du vicomte Bearsted qui racheta ce qui restait de la demeure du duc d’Aumale. Cette mécène restaura l’Octogone et en fit don à la ville de Twickenham. Depuis 1972, la ville a fait de l’Octogone l’Orléans House Gallery, un lieu d’exposition ouvert au public.  Le prince Jean, duc de Vendôme a fait un pèlerinage à Orléans House sur les traces de Louis-Philippe et du duc d’Aumale en 2010. Il a fait le trajet symbolique Chantilly-Twickenham à vélo avec un groupe de neuf amateurs.

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P
<br /> (entre parenthèses, ce serait sympa de faire figurer mon groupe yahoo parmi vos sites amis, échange de bons procédés car je répercute toutes vos infos...)<br /> J'ai deux questions à poser à la personne qui, chez vous, nous donne des infos très intéressantes sur le patrimoine Orléans.<br /> 1) Il est écrit dans le Guide Bleu "Auvergne-Centre", édition 1953, que l'église de Lépaud (Creuse) renferme "des tombeaux des familles d'Orléans et Condé". Je cite textuellement, mais impossible<br /> d'en savoir plus. J'ai écrit à la mairie de Lépaud il y a trois ans, je n'ai jamais reçu de réponse. J'ai cherché sur le web, en vain. La municipalité semble plus intéressée par son aérodrome et sa<br /> course à pied annuelle que par son patrimoine.<br /> Savez-vous de quels princes il s'agit ? Des Bourbon-Montpensier, je comprendrais, mais des Orléans et des Condé, ça m'intrigue.<br /> 2)Lépaud était l'une des baronnies du pays de Combraille, dont les ducs de Montpensier étaient "princes". Ils y ont construit au XVe siècle un château, où la Grande Mademoiselle a été exilée. En<br /> 1847, le château a été restauré par le duc de Montpensier de l'époque, Antoine d'Orléans, fils de Louis-Philippe, mais abandonné l'année suivante lors du départ en exil de la famille royale. Il<br /> avait encore belle allure au début du XXe siècle (on trouve facilement des cartes postales sur Google images), mais je l'ai vu dans années 75-80, c'était une ruine pitoyable, et je ne trouve même<br /> pas de photos contemporaines. Je regrette de ne pas m'y être intéressé de plus près à l'époque. Question : à qui appartiennent les ruines ? Ont-elles suivi le sort du patrimoine Montpensier des<br /> Orléans échu à Ferdinand avec Randan ?<br /> Merci aux Sherlocks de "la Couronne" de m'apporter des réponses, s'ils les ont !<br /> Longue vie à la Maison de France et à votre blog qui sait la valoriser.<br /> <br /> P.Y.G.<br /> <br /> <br />
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